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Mai
24
mer
2017
LIMEN work in progress
Mai 24 @ 19:00 – Juin 14 @ 23:00

 WORK IN PROGRESS    LIMEN
24 mai 2017 > 14 juin  2017
21, rue Carriere Mainguet Paris
ouvert sur rendez-vous

Projet de Maria Cristina Madau
Artistes visuels : Jean-Marie Barotte, Max Bottino.
Vidéos-portraits de Maria Cristina Madau avec Alessandro Cao, Osula Augustine Osaretine.
Musique de Christophe Eveillard-Dalban.

24 mai à 19h présentation avec :
Chiara Gatti critique d’art et journaliste de la Repubblica.
Sandra Laugier philosophe, Professeure universitaire Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne.

21 Project Room Paris  en collaboration avec : T.ART Milano – Tornado Productions – KN5 Production – Koinetwork Paris.

LIMEN a pour objectif d’approfondir, à travers la création artistique,  et la philosophie, la nature de ces lignes de séparations, de fracture et de contact, ainsi que les frontières symboliques, culturelles et sociales qui traversent l’Europe contemporaine. Le besoin d’affirmer son identité naît d’un sentiment de perte. La crise identitaire et les phénomènes migratoires alimentent la croissance des nationalismes. Ces sentiments concernent-t-ils des valeurs perdues? Cette perte se rapporte-t-elle à une identité commune à l’humanité entière ou bien est-ce le fruit de quelque chose qui ne nous a jamais vraiment appartenu ?

« Dans l’imaginaire d’un grand nombre de gens, le mot « limite » revêt très souvent une acception négative, mais il pourrait prendre le sens opposé ; celui dérivant de sa racine latine Limen/Limitis. Un mot qui au début pouvait être employé à la place de Sentier, avant de signaler la route parcourue par les milices romaines et par conséquent une barrière, une ligne de démarcation très nette, en bref, une frontière. On devrait tout-de-même juxtaposer à cette première racine, une seconde Limen/Liminis, qu’il faut traduire par SEUIL, c’est-à-dire un lieu de passage. Cette légère nuance d’ordre lexical et phonologique entraîne paradoxalement deux conceptions opposés. C’est un miracle de la langue et de la littérature qui ont pendant des siècles joué sur cette ambivalence : elles font allusion au concept de frontière comme l’aboutissement final du voyage, mais aussi comme un point de départ pour le prochain. Voici donc un projet qui, comme une fenêtre ouverte sur l’iconographie du passage, envisage d’explorer le thème de la frontière, géographique et conceptuelle à la fois. »   Chiara Gatti

 

Paysages humains
La réalisation d’une serie de vidéos sous forme de portraits vidéo de la pensée. Une anthologie d’histoires, conçue comme un jardin de visages de personnes et d’expériences différentes, qui expriment différents points de vue sur le concept de frontières et sur les thématiques reliées entre elles : les confins, le voyage, l’identité. Ces récits sur l’expérience de la frontière, conceptuelle et géographique, accordent une place centrale aux réflexions d’artistes, d’intellectuels et des habitants des différentes villes engagées dans le projet, en dialogue avec les histoires de jeunes immigrés, sur l’expérience de voyage, de passage et d’abordage, et avec les témoignages des intervenants qui travaillent dans les différentes structures, du premier accueil des migrants aux structures d’intégration.

Une culture n’a pas d’identité car elle ne cesse de se transformer

“Les cultures y sont pensées comme des blocs : la culture chinoise, la culture européenne, la culture islamique, avec leurs traits dits spécifiques. C’est là nier l’histoire, car ces cultures ont muté au fil du temps, ainsi que leur diversité interne.”        François Jullien

Maria Cristina Madau
Suspendu à un fil
portrait-vidéo d’Alessandro Cao,
Intervenant social, centre de premier accueil des migrants Caritas de Cagliari.
OEuvres peintes, Exercices de permanence de Max Bottino.
Production, post-production, Elio Biolchini.

 

Maria Cristina Madau
Marges
portrait-vidéo d’Augustine Osaretine,
styliste nigérien, demandeur d’asile.
OEuvres peintes, Cartographies de l’âme de Jean-Marie Barotte.
Production, post-production, Elio Biolchini.

LIMEN
« Les hommes en exil se repaissent de rêves d’espoir », affirmait Eschyle. À une époque marquée par les migrations, les nouveaux exils et les peuples errants d’un bout du monde à l’autre, le grand thème de la frontière (d’origine romantique…) semble soumis aux logiques fluctuantes de la géographie politique.

Face au destin de nomades, de réfugiés, d’apatrides, les artistes contemporains s’interrogent sur la définition instable de chaque ligne de frontière, sur la valeur du « mur » synonyme d’obstacle, sur le sens profond du passage comme libération. Sondant le ventre mou d’une terre aux cartes fragiles, l’art redécouvre son rôle social; le sens civique de la recherche esthétique reprend son enquête sur des épisodes d’une actualité brûlante.

La « limite » devient alors la grande allégorie d’une fracture dans le temps et dans l’espace, qui sépare, qui érode, tout en dévoilant le cœur, le noyau, le passage, le corridor, la marge entre le visible et l’invisible.

Chiara Gatti

Juil
25
mar
2017
Jean-Marie Barotte – Lo que queda del fuego
Juil 25 @ 21:00 – Août 11 @ 22:30

Personnelle Jean-Marie Barotte – LO QUE QUEDA DEL FUEGO

 

Jean-Marie Barotte, né à Milan en 1954. Après une longue expérience dans le théâtre comme acteur dans le groupe ‘Cricot 2’ du réalisateur et peintre Tadeusz Kantor, prend la décision de se dédier à la peinture en tant que sa nouvelle forme d’expression. Partant d’œuvres littéraires poétiques et philosophiques sur la peinture prenant la forme d’une méditation. Expositions récentes : Personnelle NEROCENERE, Fondazione Stelline Milano 2014 – E QUINDI USCIMMO A RIVEDER LE STELLE, Nuova Galleria Morone Milano 2014 – OLTRE la CENA Un ULTIMA SCENA Galerie de l’Institut français Milano, septembre 2015 – Expo 2015 – Milano – T.ART, Institut Français Milano, Fondazione Stelline. Exposition LIMEN, 21ProjectRoomParis 2017.

         

« L’œuvre de l’artiste italo-français a longtemps été considérée par la critique comme une recherche sur la valeur sémantique du noir. Un saut d’inspiration existentielle dans l’obscurité, la recherche désespérée d’une lueur d’espoir dans la nuit sombre de la rédemption. Aujourd’hui, Jean-Marie Barotte enchante et surprend par son virage inattendu dans les territoires de la couleur, où la lumière fait irruption dans ses icônes, sur les pages de missels laïcs côtes à côtes dans l’espace, véritables planches de la mémoire où sont gravées les traces d’un passé archaïque, fossiles d’une vie primordiale. La couleur agit comme un éclair, une fissure dans la terre asséchée, une blessure de lave et de magma dans la matière cendreuse déposée au fil du temps.

Après la série d’importantes expositions personnelles organisées entre Milan et Paris, Jean-Marie Barotte revient à Ibiza avec une sélection de travaux récents témoignant de cette nouvelle phase de réflexion. Une réflexion sur le langage même de la peinture, retenue en équilibre sur la frontière subtile séparant l’ombre d’une source lumineuse capable de filtrer à travers le seuil du visible.

Le fameux adage « per visibilia ad invisibilia » évoque notre méthode de connaissance de l’au-delà, qui permet d’entrevoir l’invisible par le biais d’images reconnaissables. Il nous suffit de penser à la perspective ouverte dans le monde de l’art par le sens même de l’icône, emblème métaphysique des images et de la lumière qui a confié aux nuances d’or un message subliminal de communication avec les sources de la création.

Accompagnés par les vers des auteurs qui ont influencé la pensée de Jean-Marie Barotte, conférant à la recherche une dimension souvent littéraire, d’Edmond Jabes à Jacques Derrida, nous pouvons traverser la frontière sensible de l’iconostase, « la frontière entre le monde visible et le monde invisible », au gré d’une peinture qui transcende la réalité, l’obscurité du contingent, pour évoluer dans une sphère de lueurs gorgée d’une force et d’une dimension absolues. »

Chiara Gatti

Nov
14
mar
2017
Oltre la Cena un’ULTIMA SCENA
Nov 14 @ 0:00
Un’Ultima Cena de MCMadau Table Max Bottino MCMAdau Toile de fond Max Bottino

Paris – Dates à definir  Oltre la Cena un’ULTIMA SCENA

Textes critiques, Luciano Crespi, Chiara Gatti, Pietro Marani.

Projet T.ART Milano avec 21 Project Room Paris, en collaboration avec l’Institut français Milano, La Fondazione Stelline Milano, il Politecnico Design Milano, Ghigos Ideas Milano.

Le regard et la scène, le corps et la parole, l’objet et le temps, l’œuvre et le spectateur : représentation, rite ou métaphore ?

OLTRE la CENA – Un’ULTIMA SCENA est un parcours expositif et de performances qui réinterprète la Cène en regardant « outre » cette scène tant de fois représentées, une s-cène décomposée que le spectateur remet en place dans son propre imaginaire dans un espace-temps d’un portrait commun.

Photos credits Pino Montisci

Projet de/ Maria Cristina Madau

Artistes visuels : Sara Badr Schmidt, Jean-Marie Barotte, Max Bottino, Ugo La Pietra, Maria Cristina Madau . Vidéos-portraits avec : Barbara Formis, Pietro Marani.

<<J’ai toujours beaucoup d’admiration pour le courage de ceux qui sortent de l’ordinaire, qui ont un regard nouveau, différent… dans leur expression artistique. Une entreprise bien que risquée dans ce monde d’aujourd’hui… C’est en croisant les regards et en travaillant hors frontières que les différentes cultures se renouvellent, c’est en ouvrant les portes à l’extraordinaire que nous pouvons être témoins de l’émergence de nouveaux talents qui font vivre ce vaste dialogue culturel européen et mondial dans l’art. Que deviendraient nos vies sans! L’art fait partie de notre quotidien bien que très souvent, il est difficile de s’en rendre compte … L’Institut français de Milan est heureux de pouvoir accueillir l’exposition «Oltre la CENA,  un’ ULTIMA SCENA», un bel exemple d’une création hors norme, très inspirée et inspirante, de grande qualité. >> Olga Poivre d’Arvor, Directrice de l’Institut français Milano

Vidéos performance Un’ULTIMA SCENA / mise en scène de Maria Cristina Madau, musiques di Christophe Eveillard-Dalban, costumes de GioMilis. Production et post-production vidéo, Domenico Palma.

Performeurs: Armando Benetti, Max Bottino, Marinella Crespi, Rufin Doh Zeyenouin, Livio Ghisio, Gianluca Mischiatti, Alfie Nze, Marco Panno, Antonio Porretti,

« Alors que dans la Cène, le cœur de la composition bat au rythme des objets, du pain, des citrons et des poissons bouillis, dans ce dernier des derniers repas, l’accent tombe, comme le dit Emmanuel Carrère, sur le dialogue entre le corps et le verbe. Le sel pleut sur le sol, la main le disperse tandis qu’un cri l’accompagne. La douleur devient une danse. Une énergie ancestrale flotte entre terre et ciel, entre la sensibilité du toucher de la matière, de liquides en mouvement, de reflets fugaces, de coupes imaginaires ; toutes, icones d’une nourriture absolue. Le sort de l’humanité est rassemblé en un seul geste qui emporte le public à l’intérieur du cadre, à l’intérieur du tableau, pour qu’il soit à son tour témoin de l’annonciation : accusé de trahison ou acquitté par amour. Fin du premier acte.

Le deuxième acte, dans la veine de l’art contemporain – qui, outre le fait de raconter, commente ou provoque – met en scène un banquet de puissants. Le diner des Grands. La règle de tout le récit est ainsi soudainement renversée. Il vient à l’esprit le dernier repas malodorant, pourri et décomposé créé par Andres Serrano qui vise à nous faire réfléchir sur le gâchis et nos besoins vitaux. Ici, la décomposition s’accorde avec une respectabilité affectée. Les manteaux colorés des apôtres se transforment en vestes d’hommes d’affaires. La narration procède en sens contraire de la dimension profonde que revêt le banquet sacré. Le spectateur est alors désorienté par ce changement de registre mais le message lui, est clair : la vraie nourriture est celle de l’esprit et de sa mémoire et non celle de l’apparence et de la récompense.

Le nouveau tableau est un jeu de miroirs tragique qui nous met face aux vices du capitalisme. Le corps dans ce cas est alors entièrement politique. Les mots sont vides comme la chaîne de gestes désordonnés ou le rythme couvert par le brouhaha d’une conversation polyglotte. Nonsense. « Délicieux » dit l’un. « Je préfère les diamants » réplique un autre alors qu’un troisième danse en chantonnant Chiquita Madame de Joséphine Baker. C’est bien désormais dans des directions opposées que voyagent la chair et l’esprit. La peau est devenue imperméable. La parole de Dieu ne touche plus le cœur, elle reste pris au piège des cols amidonnés et des nœuds de cravate. Le rite religieux perd la magie ancienne de ses origines,  sacrifié à un rituel inconsistant en vogue.

Hélas, la fin de l’histoire elle, ne change pas. Quel que soit la manière dont vous vouliez la raconter, elle retourne toujours à la mort envers laquelle toute imagination est exclue.  Les détails sont réduits à l’os: d’un côté, le coq chante, tel le présage de la trahison de Pierre. Une voix stridente, glaçant le sang, s’élève dans le silence. D’un autre côté, les cravates deviennent des nœuds pendus aux cous des convives ambitieux. Personne n’est prêt à se mettre à genoux pour laver les pieds du serviteur.

Les objets sont les seuls témoins d’un drame annoncé. Des chaises, des bols, des épices recommencent à voguer, solitaires, dans la chambre vide qui résonne. A terre, les restes de cette bouffe. Le repas est terminé. » Chiara Gatti